Conférence exceptionnelle de Cyril Dion

Quand la puissance des récits inspire notre territoire

Le 21 novembre 2025, dans le cadre du projet Territoire Circulaire et Robuste en 2050, nous avons eu le plaisir d’accueillir Cyril Dion pour une conférence exceptionnelle autour de la puissance des récits. Nous vous proposons ici un retour sur cet événement !

Une espèce fabulatrice

D’abord intimement persuadé du rôle joué par les nouveaux récits, qui proposent une autre version du futur, Cyril Dion a été convaincu de leur puissance à travers le succès de son documentaire, sorti en 2015, Demain. 10 ans plus tard, et après avoir été récompensé d’un césar, le documentaire a fait 1 200 000 entrées et 600 000 vues en VOD, il a par ailleurs été diffusé dans 30 pays.

Ce parcours a débuté par la découverte de L’Espèce fabulatrice, un essai écrit en français par la romancière canadienne Nancy Huston, et publié en 2008 aux éditions Actes Sud. Les humains passent leur temps à raconter des histoires, alimentés par la conscience de la mort et le besoin de donner du sens, de comprendre pourquoi nous sommes là et de créer une trajectoire de vie.

Pour créer cet acte narratif, nous :

  • glanons des éléments du réel,
  • les organisons dans un certain ordre,
  • les racontons,

Les scientifiques et journalistes tentent, de leur côté, de nous accorder sur une perception subjective du réel.

Une action ancestrale, nourrie par le progrès

Il y a quelques 37 000 années, des humains illustraient de peintures rupestres la Grotte de Chauvet. Cette forme d’art visait à construire des mythes, du sens et se le transmettre. Les progrès, enregistrés au fil des millénaires, n’ont fait que démultiplier les formes de récits :

  • l’écriture,
  • le cinéma,
  • les réseaux sociaux et leurs … « storys »,

Des fictions qui inspirent la réalité

En 1865, Jules Verne écrit « De la terre à la lune ». Ce roman d’anticipation relate comment, après la fin de la guerre de Sécession, une association d’artilleurs et de scientifiques liés à l’industrie militaire tente d’envoyer sur la Lune un obus habité par trois hommes. Ce récit, repris par de nombreux auteurs et notamment par Hergé « On a marché sur la lune » en 1950, deviendra réalité en 1969 sous l’administration Kennedy.

Des conventions fictionnelles

Lorsqu’un ensemble de personnes croient à la même fiction, elle organise les vies, comme un jeu de société. Les récits orientent ainsi les comportements, c’est une convention fictionnelle.

Le capitalisme, un récit dominant

Le XXème siècle a connu un combat militaire, idéologique, économique des récits. En effet, 4 grands courants se sont affrontés :

  • Communisme,
  • Fascisme,
  • Socialisme,
  • Capitalisme

En 1943, en Allemagne, les cinémas enregistrent 1 milliard d’entrées, le « Juif Süss » a rassemblé plus de 20 millions de spectateurs à travers l’Europe. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les accords Marshall ont imposé la diffusion de films américains comme récits prépondérants en Europe. Le récit capitaliste, à travers « l’American way of life », s’est imposé. Il faut vendre et produire, sans questionnement quant à la disponibilité et la consommation de ressources.

Ecrire de nouveaux récits

Le récit dominant capitaliste se heurte aux limites physiques de notre planète. Il est cependant difficile de pénétrer les récits dominants, d’où la nécessité de les démultiplier !

Don’t look up, La belle verte, …

Tout est possible !

Ecrire de nouveaux récits, c’est tout l’objectif de Territoire Circulaire et Robuste en 2050. Et pour illustrer ce qui se passe sur notre territoire, plusieurs acteurs ont pris la parole, pour partager leurs rêves et leurs expériences sur les thématiques suivantes :

Nous les partagerons prochainement ici et ce sera à vous de les lire, et de les partager, pour qu’ils deviennent notre nouvelle convention fictionnelle !

Les illustrations sont le fruit du talent de Solène Dargaud.